• Date du RP: 21 Janvier 2189
• Lieu du RP: Citadelle, Secteurs
• Type de RP: RP MJ (a la discrétion des MJ, si ils souhaitent rajouter du sel aux événements !)
• Nombres de personnes requises: 2
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Les tirs d'arme à feu ont tendance à me rappeler de très mauvais souvenir.
Des souvenirs du genre, moi pilotant une minuscule navette tandis qu'un artilleur envoie toute la pâtée qu'il a sur une horde de zombies, tentant d'attirer l'attention des bestioles pour permettre a des troupes au sol de fuir. Rien de très rassurant, quoi. Ça a tendance à me mettre sur les nerfs, surtout quand ça arrive de façon parfaitement inopinée. Du genre, quand je me fais tirer dessus durant une prise d'otage. Mais je brule les étapes, revenons au début.
C'était un jeudi. On m'avait donné une journée de permission, le Krosterfund étant cloué au sol aujourd'hui pour cause de maintenance complète. Le capitaine Adams m'avait donc hurlé de foutre le camp du cockpit et m'avait botté le cul jusqu'à ce que je sorte du vaisseau. Les autres étaient déjà partis profiter de leur journée au Purgatoire, me laissant comme un flan dans les vestiaires, bien curieux de ce que j'allais pouvoir faire de mon temps libre. Généralement, j'en profite pour monter des maquettes de vaisseaux. Ou pour aller jouer sur l'Extranet. Or j'avais terminé mon "Destiny Ascension" la semaine dernière et je n'avais aucune envie de recommencer un nouveau projet. Ou d'aller jouer, d'ailleurs. Il ne me restait plus qu'à rentrer chez moi et à flâner. J'ôtai donc mon uniforme, le rangea dans le casier avec mon arme de service et quitta le SSC.
Les rues de la Citadelle étaient, comme à leur habitude, parfaitement bondée. Il était difficile de mettre un pied devant l'autre sans se faire bousculer par un Krogan ou un Humain. À croire qu'aujourd'hui était une journée spéciale... Pourtant pas que je sache. C'est dans ces cas-là que je suis heureux de ne pas être dans la division de proximité, ça doit être proprement impossible d'être efficace au milieu d'une foule pareille, ils doivent rapidement être débordés... Toute cette foule me donna une franche envie d'un truc frais, une douche par exemple. Aussi pris-je rapidement la direction des Secteurs, tout droit vers les blocs résidentiels. Je comptais cependant faire escale avant ça dans une supérette, histoire de faire quelques emplettes pour la semaine. Mon frigo était complètement vidé.
Je nageais encore quelques minutes dans la foule pour rejoindre une rue plus tranquille, dans laquelle se trouvait la boutique où je faisais généralement mes courses. Ils avaient à peu près tout ce qu'il fallait comme nourriture pour dextro-ADN, aussi le coin était-il frequenté par la plupart des Turiens et des Quariens du coin, bien qu'ils ne soient pas aussi présent que les Humains, par exemple. Je fis un léger salut de la main à la turienne à la caisse. Elle me répondit d'un air enjoué, et retourna à son client actuel, un Quarien qui semblait assez pressé. Il tendit ses cinq doigts pour prendre le sac que lui tendait la caissière et s'en alla prestement, non sans avoir jeté un dernier coup d'oeil au magasin avant de sortir. "Drôle de gus" me dis je. Il me resta dans le coin du crâne une bonne minute. Quelque chose d'étrange n'allait pas avec de type, même si j'étais absolument incapable de mettre le doigt dessus...
Le doigt ? Est-ce que ce Quarien avait cinq doigts ?
À peine ce raisonnement finissait de traverser mes synapses qu'un coup de feu retentissait a l'entrée. D'instinct, je me jetai derrière le premier rayon venu et couvrit ma tête.
-Ne bougez plus ! Ne bougez plus ! Hurla une voix qui sonnait comme celle d'un Humain.
De là où j'étais, je ne voyais plus l'entrée. Aussi rampais-je sur un petit mètre pour avoir une vue sur le comptoir : la caissière était menacée d'une arme par un autre Quarien a cinq doigts et tous les clients dans la file, deux ou trois, a ce que je pouvais en voir, était à genoux au sol. Plus loin, un de ses complices piratait les portes et fermait le rideau de fer du magasin, nous isolant ainsi de l'extérieur.
Nous étions piégés. Bien. Autant pour mon après-midi a glander.
Je pris la peine de me remettre hors de vue des agresseurs, et essaya de comprendre ce qu'il se passait. Le rideau de fer était fermé, le Quarien a cinq doigts ne demandait pas a ce qu'on vide la caisse ni a ce qu'on ouvre un coffre : ce n'était donc pas un braquage. Personne n'avait encore était abattu ce qui signifiait que ce n'était pas non plus un assassinat. C'était donc probablement une prise d'otage.
Pour le moment, je n'avais aucune idée du nombre de preneurs : deux, c'était certain. Probablement Butarien ou humains... Car oui, les "Quariens" a cinq doigts n'étaient surement que des personnes étant revenues des combinaisons semblables à celles des Quariens pour rentrer dans le magasin incognito et avoir une bonne raison de cacher leurs visages. Pas idiot, mais il aurait fallu penser a cacher ses mains avant... Il y en avait au moins deux. Il y en avait surement plus. Dans le magasin, il y avait moi, les trois personnes dans la file de la caisse, la caissière et probablement un gestionnaire. Il y avait peut-être aussi quelques personnes dans les rayons, mais je n'en avais pas vu.
Bon. Sachant ça, il me restait plusieurs choix. Jouer au héros, tenter d'en désarmer un et abattre ses petits amis au plus vite. Mouais. M'est avis que même le grand Commandant Shepard aurait eu du mal à faire un truc pareil. Surtout que mes mains tremblaient et que je sentais mon estomac digérer un peu trop vite. Je pouvais aussi sortir de ma cachette et me laisser faire prisonnier. Si c'était une prise d'otage, il n'allait surement pas nous faire du mal. De plus, s’ils me trouvaient ici, ils pourraient penser que je préparais un mauvais coup et m'abattre sans sommation, pour l'exemple. Ouep, me rendre est surement la meilleure des solutions. Certes pas la plus courageuse. Mais si je tentais quelque chose seul, je risquerais de rendre la tâche encore plus difficile aux agents qui viendraient à notre rescousse. Et ce n'est pas comme si j'étais un turien d'action. Je n'avais pas d'arme et j'étais une plaie en combat au corps à corps...
Un nouveau coup de feu retentit, suivi d'un aboiement dans une langue que je reconnus comme de l'anglais. Mais le gars n'avait pas articulé assez pour que mes maigres connaissances en langues me permettent de comprendre ce qu'il disait. Et mon traducteur automatique ne fit aucun effort pour m'aider à comprendre. Mais aux bruits de pas, un des preneurs avait surement commencé à bouger. Dans ma direction, qui plus est.
La panique monta lentement jusqu'à ma tête. Il fallait que je bouge. Un coup d'oeil a ma droite, et je vis un autre rayon. Si je remontais celui derrière lequel je me cachais, je pourrais me glisser derrière et rester discret. Je mis immédiatement le plan en application. Tout était bon, et je me mis hors d'atteinte du garde. Ce que je n’avais pas prévu, c'était l'humaine accroupie dans les rayonnages. Elle devait se cacher des preneurs elle aussi. Le truc, c'est qu'elle semblait sur le point de me sauter dessus.